„La révolte arabe s'étend comme une tache d'huile. L'Iran connaît à son tour une reprise des manifestations, alors que les opposants à la république des mollahs n'avaient plus réussi à mobiliser leurs partisans depuis un an. Avec triomphalisme, le régime iranien prétend voir dans les événements actuels les prémices d'un Moyen-Orient »débarrassé des États-Unis et d'Israël«. Mais voilà qu'il est lui-même la cible d'une contestation inspirée, cette fois, par l'Égypte et la Tunisie.
Si la révolte arabe est, comme le voudrait Téhéran, une réédition de la révolution iranienne de 1979, la poussée fondamentaliste sera irrésistible. La République islamique, qui a déjà placé ses pions à Gaza, au Liban et en Irak, triomphera dans la région. Si, en revanche, la remise en cause des régimes autoritaires et corrompus se poursuit en dehors des canaux de l'islam radical et se consolide en un authentique mouvement démocratique arabe, »le modèle« iranien pourrait, lui-même, être menacé.
La nervosité gagne les dirigeants iraniens. La révolte en Tunisie et en Égypte a montré qu'il n'est pas nécessaire de disposer d'une opposition très bien organisée pour renverser un régime honni. La nervosité des mollahs peut les amener à tenter une provocation. L'envoi de deux navires de guerre iraniens en Méditerranée, via le canal de Suez, pour tester la réaction égyptienne, pourrait être une façon de radicaliser une situation déjà explosive.”