„La thèse que je voudrais défendre est la suivante : le gouvernement d'union nationale qui vient d'être nommé doit, avant de se dissoudre, organiser dans les 60 jours à venir des élections législatives. Les nouveaux députés, émanant de la société civile, auront pour tâche principale la rédaction d'une nouvelle Constitution instaurant les bases d'un régime parlementaire. Les révoltes tunisiennes doivent donc d'abord accoucher d'une assemblée constituante qui ne disparaîtra qu'après avoir donné à la Tunisie un Parlement qui aura l'initiative des lois et contrôlera le pouvoir exécutif.
Dans le même temps, il faut dissoudre le RCD ainsi que les partis et les institutions ayant collaboré et participé aux malheurs du peuple tunisien, sans oublier la création d'une commission d'enquête pour réfléchir à la liquidation de l'héritage politique de Ben Ali.
Même s'il n'a pas été arrêté à Varennes, Ben Ali doit impérativement revenir dans son pays et attendre que le Parlement, émanation du peuple, décide de son sort. Les choses avancent donc en Tunisie mais, de grâce, ne les précipitons pas par nos mots.”