„Si Barack Obama hésite sur l'attitude à adopter à l'égard de l'Égypte, il sait ce qu'il ne doit pas faire: suivre l'exemple de Jimmy Carter, au moment de la chute du chah d'Iran, en 1979. Comme le soulèvement en Égypte, la révolution iranienne avait commencé par un crescendo de manifestations, où les islamistes n'étaient pas les plus visibles, réclamant le départ d'un dirigeant autoritaire, allié stratégique des États-Unis au Moyen-Orient. L'affaire iranienne avait beaucoup contribué à la défaite de Carter en 1980. L'année prochaine, l'Égypte et les rapports avec le monde arabe pourraient bien peser très lourdement sur la présidentielle.
Carter avait soutenu le chah jusqu'au bout, répugnant à le pousser à réprimer l'opposition mais refusant aussi de »lâcher« un allié. Washington a payé très cher ces hésitations avec la prise d'otages à l'ambassade des États-Unis, qui a permis à l'ayatollah Khomeyni de radicaliser la révolution islamique et a évincé Carter de la Maison-Blanche.
En Égypte, Obama a pris ses distances avec Hosni Moubarak en appelant à une transition démocratique. Le Pentagone qui finance l'armée égyptienne à hauteur de 1,3 milliard de dollars par an, lui a demandé d'éviter un bain de sang. Des contacts ont été établis avec Mohammed ElBaradei et donc avec les Frères musulmans. Si Obama est aussi actif, c'est parce qu'il joue sa présidence, ces jours-ci, au Caire.”