Burqa, ce que les neurosciences disent du visage

2010. augusztus 13. 14:19

Digne de voir mon visage, il ne me fait pas l’aumône du sien. Sans loi, sans violence, en vérité pour refuser la violence, je suis libre de tourner les talons.

2010. augusztus 13. 14:19

„Identité, regard, émotion, parole, beauté, attention et intention, sont déchiffrés sans relâche par notre machinerie cérébrale: impossible de ne voir dans le visage qui nous fait face qu’un objet de chair sans signification. Encore n’ai-je parlé que de la perception des visages, mais notre propre visage ne cesse de projeter en retour le même flot d’informations. Il y a là ce qu’on pourrait appeler une «confiance biologique», une activité cérébrale incessante qui fait que chacun se dévoile par son visage, et reçoit en retour ce que l’autre dévoile de lui-même, une confiance qui permet un échange social équilibré.

Ici s’arrêtent les faits de science. Eclairent-ils en rien la question de la burqa ? Au minimum, ils nous aident à cerner ce qui nous manque lorsque notre interlocuteur nous dérobe son visage. La symétrie de la «confiance biologique» est aussitôt rompue; vous vous livrez et il se cache ; vous ne connaissez ni son identité, ni ses émotions, ni ses intentions. Au pire, il se présente comme un prédateur camouflé, qui voit sans être vu. Potentiellement menacé, vous pouvez attribuer injustement à la figure masquée les pires intentions. Faute d’information, votre cerveau social tourne en roue libre et rien ne vient rectifier vos fantasmes.

Peut-être comprend-on mieux ainsi que la dissimulation complète du visage «pose problème», avant même que ne soient formulées les questions morales, sociales, religieuses, légales qui sont en jeu. En revanche, cet éclairage biologique n’implique aucun jugement moral ni aucune proscription légale. Rien de plus normal que de garder le contrôle de ce que divulgue notre visage. Identité, émotions, regard, sont le matériau brut des interactions sociales, mais dans le cours de ces interactions l’essentiel est le jeu subtil selon lequel ces informations sont délivrées ou retenues. Pour séduire, il convient parfois de dissimuler l’attirance que l’on ressent; pour dominer, il faut cacher sa peur; la politesse exige qu’on simule un intérêt de façade. Bref, chacun ne peut-il disposer librement des indices qu’il offre sur lui-même? De plus, mettre en lumière les fondations biologiques de nos représentations du visage ne dévalorise en rien les variations culturelles élaborées sur ces fondations mêmes. Modes, rites, conventions de la pudeur, canons de la beauté, bonnes manières, pourquoi condamner certains de ces usages plus que d’autres?”

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