„Le président chinois, Hu Jintao, a beau s'être converti au développement durable et prôner la »civilisation écologique«, la réalité a du mal à suivre. La Chine n'est pas devenue, en quelques années, l'usine du monde sans faire payer à l'environnement un prix très lourd.
Marées noires, pollution des eaux et des fleuves, déchets toxiques de toutes sortes, traitement des ordures insuffisant, industrie minière et pétrochimie peu scrupuleuses témoignent sans cesse que l'écologie ne fait pas - encore - partie des priorités. En dépit des mises en garde de l'Agence chinoise pour l'environnement, les autorités se complaisent le plus souvent dans le déni, l'inaction et la dissimulation.
La victoire que viennent de remporter les habitants de Dalian, une ville de 6 millions d'habitants dans la province de Liaoning, n'en est que plus symbolique. Dimanche 14 août, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour protester contre les risques liés à un vaste complexe chimique installé à quelques kilomètres du centre-ville et qui s'est trouvé menacé, voilà quelques jours, par une violente tempête tropicale. Les autorités ont ordonné la fermeture et le déménagement de l'usine.
Ce n'est pas tout à fait une première. S'ils sont le plus souvent censurés, des centaines de conflits et de manifestations ont lieu, chaque année, dans les zones rurales pour dénoncer les risques environnementaux et sanitaires d'une industrialisation à marche forcée. Des conflits similaires atteignent désormais les grandes villes, comme à Xiamen en 2007, à Shanghaï en 2008, à Canton en 2009.”