„La »Constitution Orban» confirme l'octroi de la nationalité hongroise aux Hongrois de souche résidant à l'étranger. Vieille antienne du Fidesz, cette mesure qui concerne plus de 500.000 personnes établies dans les pays voisins, en premier lieu desquels la Slovaquie et la Roumanie, qui dénoncent inlassablement les visées irrédentistes de Budapest, accusé de vouloir rétablir son influence dans les territoires perdus en 1918.
Privée de tout pouvoir de nuisance au Parlement, très affaiblie depuis sa déroute électorale d'avril 2010, l'opposition socialiste espère encore provoquer une sortie de route, en dénonçant une procédure »antidémocratique«. Une Constitution votée par un seul parti »ne convient pas à un État de droit«, protestent plusieurs organisations non gouvernementales, dont TASZ, l'Association pour les droits de l'homme. La précédente Constitution, élaborée en 1949, avait été largement remaniée en 1989 après la fin du communisme. »Même si personne ne l'aimait vraiment, elle avait été alors élaborée avec la participation de tous les acteurs publics«, relève le politologue Gabor Török.
En visite à Budapest dimanche et lundi, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, a incité les autorités hongroises à consulter les institutions internationales, à commencer par l'Union européenne, dont la Hongrie assure justement la présidence jusqu'au 30 juin prochain. »Je sais qu'il y a des inquiétudes au niveau international, a déclaré le haut fonctionnaire onusien. J'apprécierais que la Hongrie prenne conseil auprès d'autres (institutions), en Hongrie ou auprès du Conseil de l'Europe ou des Nations unies«. Viktor Orban, qui se dit »serein«, a déjà précisé qu'il envisageait de soumettre la Constitution à la Commission européenne, sans pour autant s'engager à accepter d'éventuelles modifications.”