„Viktor Orban voudrait changer de bureau. Il a raison. D’abord, il n’est pas normal que le Premier ministre, chef de l’exécutif, occupe une aile du Parlement. Ce bâtiment néogothique, mélange étonnant du Duomo de Milan et du palais de Westminster, est l’épicentre du pouvoir en Hongrie. Lorsque les Américains ont restitué la couronne de saint Etienne conservée à Fort Knox après la guerre, ce symbole de la nation fut installé au milieu du Parlement. La séparation des pouvoirs en souffre, et d’autant plus que le Premier ministre actuel contrôle également les deux tiers des sièges de l’Assemblée.
Mais surtout, ce qui rend l’immense bureau de Viktor Orban inadapté et dangereux, c’est la fresque de 20 mètres qui couvre tout un mur. Elle représente des chevaliers hongrois en pleine bataille, couverts de sang, les oriflammes dressées. Faire travailler un chef d’Etat devant ces images est imprudent. Pour peu qu’il y soit prédisposé, il aura certainement de mauvaises pensées. Viktor Orban n’a vraiment pas besoin d’être encouragé pour se sentir d’humeur bagarreuse.”