„Il serait possible de sélectionner quelques territoires en Europe, de la taille d’une agglomération ou d’une petite région, et d’y réaliser des «démonstrateurs», pour prouver qu’il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière importante sur un territoire, tout en préservant la qualité de vie et en développant des activités économiques compétitives et créatrices d’emplois. Il existe déjà des initiatives locales de ce type, comme la ville de Masdar à Abou Dhabi ou l’île danoise de Samsø, qui tentent de devenir des territoires sans émissions de gaz à effet de serre. Lancer des projets communs européens comparables aurait de multiples bénéfices. D’abord, à l’échelle des territoires concernés, cette approche créerait des projets stimulants pour des zones en quête d’activités nouvelles et favoriserait le développement de technologies innovantes. Dans la période de crise actuelle, où certains territoires sont fortement touchés par des problèmes sectoriels, par exemple dans l’automobile, ces projets fourniraient une stimulation économique bienvenue.
Ensuite, si cette initiative était lancée dans plusieurs territoires, avec des approches et des philosophies différentes, elle permettrait d’identifier les méthodes les plus efficaces, qui pourraient alors être généralisées en Europe. En particulier, les projets européens pourraient chercher à transformer des territoires existants, à une échelle plus ambitieuse que les éco-quartiers qui fleurissent aujourd’hui. Face aux défis du développement durable, des solutions nouvelles et réalistes vont devoir être inventées. Elles sont aujourd’hui conçues et discutées dans les laboratoires de recherche, mais seules des expérimentations grandeur nature permettront de valider les concepts et d’identifier les meilleures approches. Enfin, ces territoires permettraient de démontrer qu’il est possible de concilier développement économique et protection de l’environnement. Ils permettraient de plus à l’Europe de se présenter dans les négociations internationales comme réellement exemplaire, et seraient un argument extrêmement puissant pour convaincre les pays en voie de développement de s’engager à leur tour dans des politiques climatiques ambitieuses.”